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Une femme

à la hauteur!

Interview en exclusivité pour l'édition spéciale 

Visionnaires du 21ème siècle

ave

Geneviève Bouche 

by Ingrid Vaileanu and Florin Paun  

Interview Francophone : Comment avez-vous réussi à créer des liens entre les professionnels à travers des sujets qui inspirent tout le monde ?

 

Geneviève Bouche : Je ne sais toujours pas si je suis une scientifique ou une littéraire. Tout m’intéresse parce que je trouve que tout est lié. Je veux toujours en « savoir plus ». Voilà pourquoi, tous les « professionnels passionnés » m’intéressent. En retour, je leur propose de jeter un œil sur des éléments qui les intriguent. 

 

Mon parcours universitaire m’a préparé à cette dualité : l’informatique, les télécoms, l’économie, la sociologie des entreprises et pour finir la futurologie cybernéticienne. Ceci constitue un parcours qui part de la froideur des machines à la dynamique du système de vie.

 

Chacun voit le monde depuis sa fenêtre d’expériences. J’ai appris à regarder le monde qui m’entoure avec le plus de focales possibles et j’aime explorer avec les autres les angles les moins perceptibles qui sont pourtant porteurs de changement probables.

 

Interview Francophone : Quelles sont vos meilleures expériences dans votre vie professionnelle ?

 

Geneviève Bouche : Évidement, le rôle que j'ai eu la chance de jouer dans le lancement puis le développement du numérique en France constitue l'épine dorsale de mes centres d'intérêt.

 

Ma vie professionnelle ressemble à mon époque : l’enthousiasme du foisonnement technologique des années 80, puis l’entrée dans la lente glaciation sociétale et géopolitique des années 2000 et, à présent, la résilience brouillonne mais constructive.

Le décor de ce parcours : une constellation d’expériences heureuses, où j’ai eu l’impression de vivre pleinement mon époque, persillée de déceptions qui rappellent que rien n’est jamais acquis.

 

Globalement, j’ai toujours pensé que l’Europe doit se forger son propre numérique parce que nous ne sommes pas des Américains ni des Asiatiques. La diversité numérique est indispensable au progrès de l’humanité et son impact sur Gaïa. Le numérique, c’est la couche supérieure de notre système de vie qui est actuellement en formation. C’est à notre génération qu’il revient d’en jeter les bases.

 

Un monde plus respectueux des Hommes et de Gaïa passe par un espace numérique basé sur la confiance. La confiance est une affaire de proximité culturelle et d’intérêts partagés. Voilà pourquoi l’espace numérique ne peut pas être global. Il doit être adapté aux besoins et aux cultures locales.

 

Interview Francophone : Quels projets pour le futur ?

 

Geneviève Bouche : Les décideurs avec qui je suis en relation comprennent enfin que le monde ne se gouverne pas avec un seul critère (la finance) et une seule focale (le court terme).

 

Ils ont encore des doutes sur l’idée que notre futur n'est pas que le fruit du hasard. Tout au contraire, il prend ses racines dans notre passé. C’est ce que la futurologie cybernéticienne a à leur dire.

 

Je vais m’employer à mieux faire connaître cette discipline qui a servi de moteur méthodologique dans la construction des stratégies Gaulliennes.

Je sors le mois prochain un livre intitulé « Économie productive – économie contributive : les outils de gouvernance du 21ème siècle » qui permet de comprendre ce que l’on peut attendre d’une démarche de futurologie cybernéticienne.

Ce livre invite le lecteur à tenir compte de la recommandation de Wilson Churchill : « plus l’actualité va vite, plus il faut regarder loin pour prendre une décision » ! Il apporte un éclairage inédit dans la compréhension des problématiques dans lesquelles notre modèle de société fait naufrage et il propose des recommandations sur les voix à explorer pour éviter la phase de chaos qui nous menace.

 

Interview Francophone : Quel est votre conseil pour les générations du 21ème siècle qui se sont perdues et cherchent des valeurs inspirantes ?

 

Geneviève Bouche : En Europe, les générations montantes ne trouvent pas leur marque dans le modèle actuel. Elles sont prêtes à dépasser le consumérisme et recherchent des satisfactions plus durables. Elles veulent « faire de leur vie une œuvre ». C’est la raison pour laquelle elles s’intéressent au développement du bien commun, qui leur permet d’accéder à l’estime de soi.

 

Mon livre explique pourquoi et comment réorienter leur capacité d’initiative, libérée par différents progrès dont la robotisation, vers les activités contributives, celles qui permettent de valoriser la famille, les savoirs et l’innovation, la démocratie et la spiritualité.

Tant que nous ne nous serons pas outillés pour mettre en synergie l’économie productive et l’économie contributive, nous ne pourrons pas accéder pleinement aux nouvelles sources de prospérité qui sont essentiellement dans les richesses immatérielles.

 

Interview Francophone : Quel est votre Motto dans la vie ?

 

Geneviève Bouche : Un généalogiste a reconstitué l’histoire de ma famille depuis le 14ème siècle. Il en a fait un livre où chaque page est coupée en deux : le haut rappelle la grande histoire et le bas raconte l’histoire de la famille. Ça se lit comme un roman ou plutôt une histoire sans fin.

Mes aînés ont eu à se battre, à oser et aussi à savourer. J’ai le sentiment que je dois être à la hauteur pour prolonger à mon tour ce beau roman. Cette période de mutation m’en fournit une chance inouïe.

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